Stupeur et tremblements : la période des CRAC est arrivée
Chaque mois de mars, c’est pareil. A tous les étages du 14 rue Saint-Michel, dans tous les bureaux, l’équipe de Chartres ménagement tremble à l’unisson devant la tâche à accomplir… Le lecteur familier du fonctionnement du monde des concessionnaires d’aménagement : le mois de mars est le mois tant redouté durant lequel nous produisons nos CRAC.
Derrière cette onomatopée, qui évoque la souffrance de notre cerveau qui abdique soudainement face à des colonnes de chiffres, se cache une obligation contractuelle qui figure dans toutes nos concessions d’aménagement :
Compte Rendu d’Activités à la Collectivité locale
Cette obligation est tout d’abord de l’initiative du législateur, à travers l’article L300-5 du code de l’urbanisme qui précise les attendus de chaque traité de concession d’aménagement, et notamment :
| « Lorsque le concédant décide de participer au coût de l’opération, sous forme d’apport financier ou d’apport en terrains, le traité de concession précise en outre, à peine de nullité :
– 1° Les modalités de cette participation financière, qui peut prendre la forme d’apports en nature ; – 2° Le montant total de cette participation et, s’il y a lieu, sa répartition en tranches annuelles – 3° Les modalités du contrôle technique, financier et comptable exercé par le concédant ; à cet effet, le concessionnaire doit fournir chaque année un compte rendu financier comportant notamment en annexe : a) Le bilan prévisionnel actualisé des activités, objet de la concession, faisant apparaître, d’une part, l’état des réalisations en recettes et en dépenses et, d’autre part, l’estimation des recettes et dépenses restant à réaliser ; b) Le plan de trésorerie actualisé faisant apparaître l’échéancier des recettes et des dépenses de l’opération ; c) Un tableau des acquisitions et cessions immobilières réalisées pendant la durée de l’exercice. » |
Derrière ce cadre très normé, la période des CRAC est pour nous un rendez-vous annuel où nous prenons un peu de recul vis-à-vis de l’actualité intense de nos opérations. Sans pour autant nous éloigner de nos chantiers, de nos dossiers d’avant-projet ou de nos réunions de concertation, nous consacrons un temps de réflexion au pilotage global, et notamment financier de nos opérations.
A travers le bilan de l’année passée et des projections actualisées des années durant lesquels la concession d’aménagement continuera de courir, nous nous posons entre autres les questions suivantes :
Le prévisionnel des dépenses et des recettes de mon opération doit-il être modifié vis-à-vis de l’année précédente ? Comment améliorer l’équilibre économique du projet? Quel a été l’usage des subventions obtenues ? Où en suis-je de mes acquisitions et de mes cessions ? Quels aléas est-ce que j’ai rencontré sur mon opération pendant l’année écoulée ?
Après cette étape nécessaire de travail en tête à tête avec ses opérations, que mène dans son coin chaque responsable d’opération, les CRAC sont un temps d’échanges en interne, et avec la collectivité concédante.
En effet, en termes de pilotage à l’échelle de la société, les informations du CRAC permettent de piloter le plan de trésorerie prévisionnelle, le chiffre d’affaires prévisionnel et le plan d’affaires à trois ans. Tous les services supports ou presque peuvent être mobilisés : l’équipe dirigeante de la société, l’indispensable responsable comptable et administrative, les assistantes et leurs incomparables talents de mise en page, et même notre chargé des moyens généraux, qui doit s’assurer que nous ne manquerons pas de café pour activer nos neurones.
A travers la production d’annexes graphiques, les CRAC sont un outil de communication externe précieux. Rappelons d’ailleurs que les CRAC sont des documents accessibles au public, dès lors que ceux-ci sont soumis à l’examen du conseil municipal, qui se prononce par un vote sur ce document.
Mais arrêtons-là nos explications. Les rédactrices du présent article ont des CRAC à rédiger, et elles ne sont pas en avance !
